Prochaines conférences 2013-2014

. Douglas Gordon & … 

La nature des échanges artistiques et des collaborations dans l'oeuvre de l’artiste Douglas Gordon.

L’artiste écossais Douglas Gordon connaît depuis 1993 une forte reconnaissance, façonnée au travers de moyens internationaux, qui fait de son nom une valeur marchande. Opérant parmi les artistes de la Postproduction (selon l’ouvrage éponyme du critique d’art Nicolas Bourriaud de 2001), empruntant du matériel culturel pour le transformer et le transposer dans l’exposition (en majorité du matériel cinématographique), Gordon a adopté une seconde pratique symptomatique de sa génération : l’interconnexion et le réseau. La collaboration entre artistes ne se trouve ni systématisée ni signée d’autorité mais permet diverses associations librement renouvelées, des temps d’élaboration partagée, des espaces de réflexion et de production autonomisés. Le territoire de Gordon, qui tend à créer de la «conversation», s’origine à Glasgow, une ville connue pour ses nombreux et vivifiants Artist-Run Spaces, dans la tradition anglo-saxonne. Depuis 1990, les échanges collaboratifs de Douglas Gordon se font régulièrement avec l’artiste français Philippe Parreno, le Thaïlandais Rirkrit Tiravanija, et l’Anglais Jonathan Monk. Nous en évoquerons d’autres avec Craig Richardson, Graham Gussin, Liam Gillick, Rufus Wainwright, Chicks On Speed, Dave Allen, Ross Birrell et David Harding.



. Le réemploi de la photographie anonyme par les artistes contemporains [1994-2012] 
Reproduction photographique, photographie trouvée, collection, exposition et dessin.

Hans-Peter Feldmann, Voyeur 1, 1994
Hans-Peter Feldmann, Voyeur 2, 1997
Hans-Peter Feldmann, Bilder / Pictures, 2002
John Stezaker, Old mask, Blind, Marriage, 2006
Erik Kessels, In almost every picture, 2008
Erik Kessels, 24 Hours in Photos, 2011
João Vilhena, Vues hystéréoscopiques, 2011
Agnès Geoffray, Incidental gestures, 2012

(Mais aussi : Christian Boltanski, Documentation Céline Duval, Joachim Schmid,…)
 
Comment une photographie « bonne à jeter » est finalement trouvée et exposée par un artiste ? La photographie de l’amateur, souvent dans un tirage unique, ainsi retrouvée, devient l’image matière pour l’artiste. Ce réemploi, vient autant questionner la puissance esthétique et épistémique de la photographie grand public (apparue dès 1890) que l’autorité de l’artiste, la valeur et la temporalité de l’oeuvre, et la réintroduction d’un art « populaire ». Ce matériel sensible, ce document du temps passé et des identités disparues, se trouve reconsacré dans la démarche de l’artiste. Il peut se retrouver reproduit intégralement pour être édité sous la forme d’un catalogue (comme d’un album de famille) ou bien être retravaillé et transformé, pour donner lieu à divers objets composites ou nouveaux.
De l’appropriation et des oeuvres de seconde main ? Nous regarderons plus particulièrement avec attention la période [1994-2012] pour répertorier puis expliciter les pratiques du réemploi de la photographie anonyme par certains artistes contemporains.